Afrique de l’Ouest: déjà 887 morts, l’alerte contre le virus Ebola monte d’un cran …

L’épidémie de virus Ebola a fait 887 morts en date du 1er août, a indiqué lundi l’Organisation mondiale de la santé. En Sierra Leone, l’ampleur de l’épidémie est telle que le président a annoncé une mobilisation générale.

« L’essence même de notre nation est en jeu », a déclaré le président Ernest Bai Koroma, à l’occasion d’une journée décrétée chômée pour combattre l’épidémie. L’armée a été mobilisée, afin de prêter main-forte aux services d’urgence, au Liberia et en Sierra Leone.

Dans une déclaration solennelle, le président a affirmé avoir proclamé cette journée chômée, car « la famille est la clé dans notre lutte pour combattre le virus Ebola mortel ».

« Il est absolument nécessaire d’amener ceux qui ont le virus dans les centres de traitement, non seulement pour empêcher que d’autres contractent la maladie, mais aussi pour augmenter leurs chances de survie », a-t-il expliqué. La Sierra Leone a décrété l’urgence pour au moins deux mois.

Les commerces et les restaurants étaient fermés, les rues, désertes. Peu de véhicules circulaient dans les rues de la capitale, Freetown.

Des policiers en civil interrogeaient les rares habitants qui s’étaient aventurés dans les rues, les exhortant à rentrer chez eux, a constaté l’Agence France-Presse.

Dans l’est du pays, près des frontières avec la Guinée et le Liberia, où se concentre l’épidémie, la situation était plutôt calme lundi, selon les observateurs locaux.

La flambée de maladie à virus Ebola, qui a débuté en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, a fait 887 morts présumés, sur les 1603 personnes contaminées, selon l’OMS.

Dernier pays en date où le virus est apparu, le Nigeria pourrait compter 4 cas sur son sol, selon l’OMS. Trois sont qualifiés de probables et un quatrième est jugé suspect.

Nouveau cas au Nigeria

Un médecin de Lagos ayant soigné un Libérien mort de la maladie à virus Ebola a été contaminé, ont indiqué les autorités du Nigeria. Il s’agit du deuxième cas recensé dans la plus grande ville d’Afrique de l’Ouest, alors que l’épidémie tue toujours plus dans la région.

Soixante-dix autres personnes soupçonnées d’avoir été en contact avec le patient libérien sont surveillées par les autorités sanitaires nigérianes. Huit d’entre elles ont été placées en quarantaine à Lagos.

Aide de la Banque mondiale

De son côté, la Banque mondiale a mobilisé 200 millions de dollars en urgence pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à contenir l’épidémie, indique un communiqué publié lundi à Washington. Les financements iront à l’achat de matériel médical, au paiement du personnel soignant ainsi qu’à la mise en place d’un système de veille médicale et de laboratoires dans les régions touchées. L’aide financière sera aussi consacrée à aider les communautés économiquement affectées par l’impact de la maladie.

La Banque africaine de développement devrait quant à elle débloquer quelque 60 millions de dollars pour lutter contre l’épidémie.

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Virus Ebola : comment la France se prépare

La France dispose d'hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser les cas suspects.

 

Alors que la pire épidémie d’Ebola depuis la découverte de ce virus sévit en Afrique de l’ouest, la France se prépare à faire face à d’éventuels cas sur son territoire. Pour l’éviter, le ministère des Affaires étrangères recommande de suspendre « sauf raison impérative » tout projet de voyage en Guinée, Sierra Leone, Libéria et Nigeria, les quatre pays où des cas de fièvre hémorragique Ebola sont avérés. Pour les voyageurs sur place, il convient de ne pas se déplacer dans les zones de foyer de l’épidémie, de ne pas manipuler ou consommer de viande de brousse, de se laver fréquemment les mains et d’éviter les contacts avec des malades ayant une forte fièvre, des troubles digestifs ou des hémorragies.

Les compagnies aériennes sont sur le qui-vive. Le ministère de la Santé a établi une procédure de prise en charge d’éventuels cas suspects. Selon Air France, la conduite à tenir inclut l’isolement, le port du masque et des toilettes réservées pour le passager suspect, le port de gants et l’utilisation de gel hydro-alcoolique pour le personnel navigant ainsi que le relevé des identités des passagers en contact avec le cas suspect. Tous les passagers d’Air France au départ de Conakry (Guinée) et de Freetown (Sierra Leone) doivent de surcroît remplir un questionnaire avant d’être soumis à un test de température dans l’enceinte de l’aéroport, sous peine de ne pas obtenir leur carte d’embarquement.

 « Des hôpitaux de référence dans chaque région »

Quant aux voyageurs qui reviennent de ces zones à risques, ils sont invités à leur tour à la plus grande vigilance. Selon des informations diffusées par le ministère dès le mois d’avril à destination des professionnels de santé, ces derniers doivent surveiller quotidiennement leur température. Toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour d’une zone à risque, une fièvre supérieure ou égale à 38,5° doit être considérée comme un cas suspect et doit être signalée au Centre 15.

Tout cas suspect devra rapidement être classé en catégorie « exclu » (l’hypothèse du virus est écartée) ou « possible » (lorsque d’autres signes cliniques viennent s’ajouter à la fièvre). Un cas ne peut être confirmé que par une analyse biologique réalisée par l’un des deux laboratoires de référence dont un seul est utilisé actuellement, selon le ministère de la Santé. Il s’agit du laboratoire du Centre national de référence des Fièvres hémorragiques virales (FHV) basé à Lyon, qui est rattaché à l’Institut Pasteur.

La France dispose également d' »hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser le malade pour qu’il soit pris en charge au mieux, à la fois pour lui-même et pour éviter la contagion », a souligné Marisol Touraine, ministre de la Santé, la semaine dernière dans Le Parisien. Ces établissements possèdent des chambres d’isolement. Leurs noms n’ont pas été rendus publics par le ministère qui précise qu’il ne communiquera pas non plus sur les cas suspect, mais uniquement sur les cas confirmés.

Colorisation du virion du virus Ebola révélant sa structure.