La Reynerie: scènes de guérilla urbaine en pleine nuit contre la police…Attention !!!

Les caillassages sont de plus en plus fréquents dans certains quartiers./Photo DDM, archives

Mardi 16 juin, un banal contrôle de véhicule a viré à la guérilla urbaine, lundi soir, dans le quartier de la sinistre Reynerie à Toulouse. Il était 22 h 40 lorsque les policiers se sont approchés d’un conducteur, cheminement Edgar-Varèse. Une procédure qui a passablement énervé des témoins de la scène. Une trentaine de personnes sont soudainement arrivées et les insultes ont fusé.

Le groupe hostile s’est rapidement réfugié dans les coursives et sur les toits des immeubles où, les policiers le savent, divers objets sont régulièrement entreposés ( Pierres, pavés, mais aussi casques de moto…). Les fonctionnaires ont reçu une pluie de projectile. Lorsqu’un équipage de la BAC Mirail est arrivé en renfort, il a eu le droit au même accueil. Le conducteur du véhicule a été blessé à l’épaule et six impacts ont été relevés sur la carrosserie. Certains fonctionnaires ont même dû, face à la violence de l’assaut, se réfugier sous leurs voitures.

Toujours très nombreux, les assaillants ont fini par encercler des policiers dans les coursives. Une trentaine de tirs de cougar a été nécessaire afin de calmer l’excitation du groupe qui a fini par se disperser sans qu’aucune interpellation n’ait été possible. Au total, deux policiers de la BAC ont été légèrement blessés. Une opération de voie publique, destinée notamment à vider les coursives et les toits des projectiles a été organisée dans la nuit suite à ces incidents.

Le week-end dernier déjà, des échauffourées avaient opposé de petits groupes aux policiers. Des scènes qui se répètent et qui inquiètent les syndicats.

Hier, Alliance et Unité SGP-FO ont fermement condamné ces violences.

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Les policiers affrontent, depuis plusieurs nuits, des caillassages dans le secteur de la Reynerie. Si la recrudescence des incivilités est traditionnelle à cette période, les violences, elles, sont un phénomène de plus en plus récurant…. Dider Martinez, secrétaire régional du syndicat Unité SGP-FO police, explique.

Comment analysez-vous cette accumulation ?

Traditionnellement, les nuits d’été sont plus chaudes et plus agitées. Il y a une recrudescence de la présence de certaines personnes désœuvrées dans la rue.

Mais aux «traditionnelles» insultes et aux feux de poubelles, s’agrègent de plus en plus des violences. Il y a en effet une montée en puissance et ils s’en prennent à l’intégrité physique des policiers. Avant-hier, nous avons dû faire usage de tirs de flash-balls et de cougar à de nombreuses reprises.

Pourquoi s’en prendre aux forces de l’ordre ?

Il faut comprendre que certains pensent que le quartier leur appartient. Un contrôle basique ou, «pire», une descente sont ressentis comme une agression. Certains organisent même des guets-apens. Par exemple, ils mettent le feu à une poubelle dans une impasse et, lorsque les pompiers et les policiers arrivent, ils caillassent depuis les coursives. Il y a une hostilité à toute forme d’autorité.

Mais il s’agit d’une minorité ?

Tout à fait. Mais quand on a 20 à 30 individus dans chaque secteur, on finit avec un noyau dur de 200 à 300 bonhommes sur l’ensemble du Mirail qui n’acceptent pas notre présence et remettent en question l’autorité de l’État.

Pierres, casques, pavés… vous n’avez aucun moyen de prévenir ces caillassages et la présence d’objets dangereux sur les toits et les coursives ?

Quand l’hélicoptère survole le quartier, nous regardons évidemment ce qui s’y trouve et on voit des pierres amassées que nous enlevons. Pour cela, il y a des opérations préventives. Mais, de leur côté, ils sont très préparés.

Comment réagissent les policiers ?

Il y a une véritable exaspération d’autant que certains individus, à 20 ans déjà, ont déjà jusqu’à 30 fiches. Les policiers ont le sentiment de prendre les mêmes et de recommencer. Il y a une justice qui ne suit pas forcément. Il faut des sanctions dissuasives sinon ils agissent en toute impunité.