Pic de chaleur : quand les bouches d’incendie s’utilisent en «street pooling»…

Popularisée en 2015 en France, l’ouverture sauvage des bouches d’incendie a encore frappé Paris et la petite couronne ainsi que certaines régions… Les pompiers ont compté plus de 300 interventions… Un phénomène qui provoque leur colère !!!

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Avec le pic de chaleur enregistré lors du week-end de l’Ascension, des centaines de bouches d’incendie ont été ouvertes dans des rues de plusieurs grandes agglomérations prenant ainsi des allures de douche géante.. Un usage récréatif d’un dispositif de secours, venu des Etats-Unis et appelé «street pooling…. certaines personnes en profitent meme pour remplir une piscine gonflable !!!

Quelle est l’ampleur du phénomène ?

Dans le Nord, plus de 1300 appels ont encombré les lignes des services de secours pour leur demander de venir couper des geysers formés par l’ouverture des bouches.

Plus au sud, dans la métropole lyonnaise (Rhône), les pompiers ont envoyé 25 fois des équipes sur le terrain pour couper ces sorties d’eau. «On a été visés par des jets de cailloux à Bron et Villeurbanne, raconte le colonel Serge Delaigue, directeur départemental et métropolitain du service d’incendie et de secours du Rhône.

Quels dégâts cela provoque-t-il ?

Si certains voient juste cela comme un rafraîchissement original, l’affaire peut avoir de graves conséquences…

La pression est telle qu’elle peut causer des traumatismes crâniens», expliquent un professionnel du secteur. Les pompiers mettent également en garde contre les potentielles électrocutions. «Imaginez si un geyser atteint des caténaires ou des lignes électriques, glisse Serge Delaigue. L’eau peut aussi ruisseler et atteindre des câbles enfouies. Les gens qui font ça n’ont souvent pas conscience de ce danger.»S’ajoutent à cela les risques d’accidents de la route et d’inondation des caves et des parkings. «Et c’est sans compter les dégâts sur les bouches elle-mêmes, dont on peut avoir besoin en cas d’intervention», poursuit un responsable des pompiers.

Combien ça coûte ?

En 2015, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France avait chiffré ces pertes à 250 millions de litres. A titre de comparaison, une ville de 200000 habitants utilise quotidiennement 30 millions de litres. Un gâchis qui a un coût : un million d’euros selon le syndicat, qui a recensé une ouverture simultanée de 250 bouches d’incendie ce week-end.

«Ce sont les communes qui ont la charge de ces équipements, indique Philippe Knusmann, directeur général des services du syndicat. Mais comme ce sont des bouches utilisées pour secourir des personnes dans des situations critiques, on n’a pas d’outil pour déterminer laquelle consomme quoi. A l’arrivée, c’est donc le citoyen du territoire concerné qui voit sa facture d’eau monter en fin d’année.

Que dit la loi ?

Elle est claire sur le sujet. Elle prévoit une peine de cinq ans de prison et de 75000 euros d’amende pour l’ouverture illégale d’une bouche.