Angoulême: la police fait « souffler » les pompiers en grève…

Le convoi qui a causé quelques ralentissements a été immobilisé hier soir, avenue de Lattre-de-Tassigny.

Du bouchon au contrôle d’alcoolémie, il n’y a parfois qu’un tout petit pas. La preuve, hier en début de soirée à Angoulême, quand des sapeurs-pompiers ont été gentiment invités à souffler dans le ballon après avoir causé quelques embouteillages en ville.

Sur le coup des 19 heures, le convoi des sept véhicules rouges arrêtés par la patrouille le long de l’avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny n’est pas passé inaperçu. Et les soldats du feu, en pétard depuis des semaines parce qu’ils estiment qu’on leur «vole 600 heures par an», ont plutôt bien pris «ce jeu de bonne guerre», dixit le sergent Jean-Christophe Bussière qui y voit comme ses camarades «une manœuvre politique».

Ils préféraient en rire, d’autant plus qu’ils étaient au fond conscients que les ralentissements qu’ils ont causés à partir de 18h15, heure de pointe, tenaient pour le moins de la provocation.

«Ah non, nous faisions simplement ce que nous appelons une école de conduite, défend en souriant le sergent Bussière. C’est-à-dire que nous apprenions à de jeunes conducteurs le maniement de nos engins. Evidemment, comme nous formions un convoi et que les conducteurs sont encore apprenants, ça a provoqué quelques bouchons bien indépendants de notre volonté.»

La totalité de la garde du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), soit seize pompiers, s’est toutefois trouvée «bloquée pendant de longues minutes sur le bord de la route, ce sur quoi on peut tout de même s’interroger», glisse le porte-parole du groupe.

D’ailleurs, le contrôle de police inopiné n’a rien donné: «On réalise un beau score tout à fait normal de zéro alcoolémie», se félicitent les pompiers.

«Maintenant, cette opération aura permis de nous faire un peu de pub, on ne va pas s’en plaindre en fait. Les gens ont vu nos slogans et beaucoup d’entre eux nous ont donné un petit coup de klaxon amical ou adressé un geste d’encouragement. Ca fait plaisir!»