AZF: commémoration du 11e anniversaire de la catastrophe…..

On commémore aujourd’hui le onzième anniversaire de la catastrophe d’AZF, qui fit 30 morts à Toulouse en 2001. Hasard du calendrier, lundi, à 14 heures, la cour d’appel rendra son arrêt. Va-t-elle confirmer la relaxe ou condamner Grande Paroisse et son directeur ?

C’était un vendredi, comme aujourd’hui. Avec un très beau temps, comme aujourd’hui. Et à 10 h 17, le ciel s’est obscurci, du côté de la zone sud de Toulouse. Dans un fracas colossal, comme la Ville rose n’en avait jamais connu.

 

Ce matin, comme chaque 21 septembre depuis 10 ans, on se recueillera sur le site de la catastrophe et dans les quartiers qu’elle a blessés de manière irréversible. On aura une pensée pour ces 31 morts. Pour ces employés d’AZF prisonniers des décombres. Pour ces clients, piégés dans les magasins voisins. Et puis, pour tous ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme ce jour-là… Particumarité pour cette onzième anniversaire, l’inauguration du monument dedié au victimes….

Voici la video du memorial…. http://midi-pyrenees.france3.fr/info/le-memorial-azf-est-sorti-de-terre-75440879.html?onglet=videos&id-video=TOUL_1748041_120920120933_F3

Mais tout le monde aura aujourd’hui aussi en tête le rendez-vous de lundi. A 14 heures, on se retrouvera Salle Mermoz. Dans cette même salle où l’on avait vécu le procès en première instance, de février à juin 2009. Dans cette même salle où, en novembre 2009, le président Le Monnyer avait prononcé la relaxe pour la société Grande Paroisse et pour le directeur de l’usine Serge Biechlin. Dans cette même salle où, pour le procès en appel, quasiment les mêmes personnes, victimes, familles des victimes, employés de l’usine, avocats, policiers, journalistes, ont repassé quatre mois de novembre 2011 à mars 2012, soit 400 heures de débat.

Sans doute que chacun reprendra la même place, celle qu’il avait choisie dès les premiers jours du premier procès, pour écouter l’arrêt de la cour d’appel.

Et la teneur de cet arrêt reste un grand mystère. Bien malin qui pourra dire si les magistrats de la cour d’appel vont confirmer le jugement de première instance et la relaxe, ou s’ils vont prononcer une condamnation. Et si condamnation il y a, va-t-elle concerner la seule société Grande paroisse ou également son directeur Serge Biechlin ?

Ce qui est certain, c’est que, quelle qu’elle soit, cette décision va réconforter les uns et décevoir les autres. Les familles des victimes attendent une condamnation, veulent entendre que Total est responsable dans cette catastrophe sans précédent. Une nouvelle relaxe leur laisserait un goût très amer sur la justice de leur pays.

Du côté de Total, on compte bien faire coup double avec une deuxième relaxe : car au sein du groupe, on n’a jamais admis la thèse de l’accusation, on n’a jamais admis qu’une faute avait pu être commise. Les employés d’AZF seront partie civile… mais ne souhaiteront pas une condamnation, car elle signifierait pour eux que des fautes ont été commises dans leur usine. Chacun repartira donc avec sa conviction, sa déception ou sa joie. Et pour certains, avec le sentiment que la vérité échappera toujours à la justice.

Mais ce procès sera-t-il définitivement clos ? Pas sûr ! Il y a toujours l’éventuelle cassation. Et la catastrophe d’AZF pourrait encore résonner longtemps dans les prétoires.