Béziers : l’ambiance n’y est plus chez les sapeurs-pompiers en grève…

Les pompiers affichent leur colère depuis le 11 décembre dernier.

A la caserne de Béziers, les pompiers réquisitionnés sont toujours en colère. Le conflit qui oppose les soldats du feu à leur hiérarchie dure maintenant depuis de longues semaines.

L’heure n’est plus à la rigolade dans les rangs des pompiers de Béziers. Ils subissent un conflit social qui dure depuis maintenant deux mois et ne voient pas le bout du tunnel. Du coup, c’est le ras-le-bol qui s’installe parmi le personnel réquisitionné.

Cela d’autant plus que devait avoir lieu, jeudi 13 février, à Vailhauquès, un comité technique paritaire que l’intersyndicale voulait reporter mais que les élus ont décidé de maintenir coûte que coûte. À la mi-journée, les pompiers qui avaient envahi les locaux du Sdis et qui avaient passé la nuit sur place, ont quitté les lieux alors que ce fameux comité paritaire se serait déroulé sans la présence des syndicats. De quoi faire monter un peu plus la colère.

« Heureusement, commentaient-ils jeudi, nous communiquons entre nous et avec notre hiérarchie locale. Il n’y a pas d’affrontement, la parole est libre. Mais franchement, que c’est difficile. Nous avons le sentiment d’être pris pour des imbéciles. Nous ne sommes plus écoutés. Au contraire, face à nous, nous avons des gendarmes et des CRS. Il n’y a plus de communication avec notre hiérarchie à Montpellier. Tous se sont coupés de la base, de ceux qui sont sur le terrain. »

Les pompiers réquisitionnés jeudi à Béziers faisaient état des événements de la nuit et de la matinée au centre du service départemental et d’incendie et de secours (Sdis).

Un conflit qui laissera des traces

« Tout ça va forcément laisser des traces qui seront dures à effacer. Nous ne sortirons pas indemnes d’un tel conflit. Il faut le dire, nous sommes à bout. C’est pour cela que certains craignent des débordements. »

Une colère sourde se lit malgré tout sur les visages des pompiers. Ce conflit, ils veulent en sortir. « Mais sans baisser notre pantalon. »

Depuis le 11 décembre, tous se battent pour obtenir l’application d’une réglementation européenne en matière de répartition du temps de travail. « Nous avons le sentiment que les élus et certains officiers ont envie de faire exploser le système, de mettre en place une politique de terre brûlée avant leur départ. Il faut gérer ce conflit humainement, sans tenter de nous diviser, sans nous humilier, sans raconter partout que nous sommes des enfants gâtés et surtout en faisant en sorte que nous travaillions tous sous le même régime. »