Charente: le Sdis remet de l’huile sur le feu…

En faisant le siège du conseil général et de la préfecture, les pompiers avaient occasionné des dégâts.

Le torchon continue de brûler entre le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et les sapeurs-pompiers professionnels charentais en grève depuis bientôt deux mois.

Alors que les soldats du feu réclament toujours une remise à plat de leurs horaires et conditions de travail, le conseil d’administration du Sdis, qui s’est réuni avant-hier, n’a pas franchement eu pour effet d’apaiser le débat. «Les élus estiment que les organisations syndicales ont conduit le dialogue social dans une impasse», taclent les décideurs dans un communiqué de presse.

Le conseil revient sur «les dégradations occasionnées au domaine public, le détournement de l’outil de travail et l’utilisation des véhicules d’intervention pour exercer le droit de grève, ce pourquoi des sanctions administratives seront prises».

Les élus se disent disposés à reprendre le dialogue, mais à condition que les pompiers interrompent leurs actions, enlèvent leurs banderoles et remettent en état leurs véhicules. Il en va de la «restauration indispensable de l’image des sapeurs-pompiers professionnels», pour «rétablir la confiance», sachant que pour eux, «aucun amalgame ne doit être fait avec les sapeurs-pompiers volontaires du corps départemental qui ne sont en rien concernés par les actions intolérables conduites par une minorité de professionnels».

Une option inacceptable pour le délégué CGT, Mickaël Lyver, seul représentant du personnel non-officier au conseil d’administration et qui s’en est «pris plein la tête pendant la réunion».

Pour lui, l’arrêt du mouvement ne peut qu’être conditionné «à un accord pour des mesures concrètes» et non «pas à n’importe quel prix».

Il demande aux élus de «prendre leurs responsabilités et d’arrêter de rejeter toute la faute sur les méchants pompiers», bien qu’il condamne lui aussi les dégradations qui ne représentent pas «[leurs] façons de faire».

En dernier lieu, le Sdis était prêt à consentir une nouvelle organisation portant sur 88 gardes annuelles de 24 heures (alors que les pompiers en grève en réclamaient 82) ou 70 gardes de 24 heures et 25 gardes de 12 heures. Les soldats du feu devaient en discuter dès hier…