Après en avoir informé les maires des dix-sept communes de l’Ouest toulousain sur lesquelles ils interviennent, les pompiers du centre de secours de Colomiers ont mené une action, hier matin, devant le SDIS lui aussi basé à Colomiers. Le nombre croissant d’interventions associé à un effectif en baisse inquiète de plus en plus les soldats du feu. Leur rythme de travail et la sécurité de la population sont au cœur de leurs revendications.
Des interventions doublées
«Nous réalisions 3 500 interventions en 2010 contre 6 200 en 2014», commente un groupe de pompiers regroupé devant l’entrée du centre de secours. «Au même moment, nous sommes passés de 69 à 66 professionnels auxquels il faut ajouter 45 volontaires. Cela pose un grave problème avec un tiers des interventions que nous ne pouvons plus assurer et pour lesquelles nous recevons des renforts de centres périphériques. Le délai d’intervention s’en trouve augmenté en passant de 20 minutes à 40 minutes ce qui a une incidence sur la sécurité des gens».
De retour d’un entretien avec la direction, une délégation de l’intersyndicale FO-SNSPP, Autonomes et CGT, demande que les effectifs passent de 22 pompiers professionnels par équipe actuellement à 24 par équipe dans le courant de l’année et à 25 l’année suivante. Une requête qui nécessite l’intégration d’au moins six pompiers supplémentaires alors que deux seulement sont prévus pour remplacer des départs en retraite. «On n’arrête pas de perdre des moyens», constate un représentant syndical. «Nous étions quatre par ambulance et nous ne sommes plus que trois, nous sommes passés de huit à six par camions d’incendie, en faisant l’impasse sur le binôme de sécurité».
La direction à l’écoute
Conscient du problème, le colonel Patrick Toufflet, directeur du SDIS, indique : «Je partage ce constat. Nous en parlons depuis 2007 et une évaluation est en cours pour trouver une solution avec l’ARS (Agence régionale de santé) et la préfecture. Au-delà du travail sur l’effectif, il est nécessaire de revenir aussi sur nos missions qui deviennent de plus en plus des interventions d’ordre social. Les accidents baissent mais les ivresses sur la voie publique augmentent. Nous intervenons alors que ce ne sont pas des missions qui relèvent du SDIS».
Cette alerte des pompiers fait ressortir aussi un problème de maillage du territoire qui devait être résolu avec la création d’un nouveau centre de secours à Blagnac qui n’a toujours pas vu le jour. Bernard Keller, le maire de la commune, tient pourtant un terrain à disposition du conseil départemental, pour construire cette structure.
Les pompiers ont rendez-vous mercredi prochain avec leur direction pour faire le point sur les solutions envisagées.