Gers: Le sauvetage d’animal au menu des pompiers….

Dimanche soir, une dizaine de pompiers et de gendarmes étaient mobilisés pour sortir une brebis de l'eau./ Photo DDM. Sébastien Lapeyrère. () 

Les interventions concernant les animaux occupent une large place dans le quotidien des services de sécurité et de secours dans le Gers. Pompiers et gendarmes sont appelés à collaborer pour régler des situations très variées, dont le coût incombe parfois au particulier

Dimanche, pour sortir de l’eau une brebis tombée là en fuyant des chiens sans laisses, plus d’une dizaine de pompiers et gendarmes, venus des centres de Mirande, Pavie, Auch, se sont retrouvés aux bords du Gers, à Pavie. Sans parler du nombre de véhicules impliqués dans de tels déplacements. Le coût de telles interventions repose sur la collectivité la plupart du temps. Mais pas toujours.

«Il a fallu mobiliser plusieurs équipes spécifiques pour cette intervention, explique le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Gers. À la fois des sapeurs-pompiers, mais également une équipe animalière, habilitée et formée à agir sur les animaux, des plongeurs, puisque la bête se trouvait dans un cours d’eau.» S’ajoute un vétérinaire, afin de contrôler l’état de l’animal. «Il y en a sept en tout dans le département, des professionnels qui travaillent aussi avec nous. Ils opèrent par zone géographique, selon les besoins ponctuels : Mirande, Condom, Riscle, etc.»

Rien ne différencie l’envoi de secours pour un animal ou un humain. «Mais dans le premier cas, on n’envoie pas d’ambulance, précise-t-on avec un sourire au SDIS. On envoie juste un fourgon». L’engagement de spécialistes se fait au cas par cas, selon la nature du problème. En particulier lorsque les sapeurs-pompiers ont affaire à des animaux agressifs ou errants, des cas où les risques pour les personnes sont plus importants. «Là, on passe directement au seuil supérieur et on envoie le vétérinaire et l’équipe animalière d’office.» Car le vétérinaire est le seul à même de doser correctement l’anesthésique des fléchettes : «On part avec le fusil hypodermique, dans ces cas-là !».

Combien coûtent de tels déplacements ? «Les pompiers d’astreinte reçoivent de toute manière une indemnité fixe, qui varie selon le grade, la période… Mais qu’ils interviennent ou pas, elle leur est versée, expliquent les services du SDIS. Il y a le coût du déplacement de matériel, mais au final, ça entraîne aussi le personnel en conditions réelles.»


Gendarmes : «selon le degré de danger»

La liaison avec la gendarmerie est parfaitement rôdée : «soit les gens nous appellent et nous renvoyons l’alerte vers le SDIS, soit les pompiers nous signalent la nature du problème avant intervention, et nous décidons de la conduite à tenir selon la gravité, indique la gendarmerie. Mais nous ne sommes là que pour assurer la sécurité des personnes, pas celle des animaux.» La gendarmerie n’intervient que sur la voie publique, pourgérer la circulation ou protéger le public. Avec une large capacité d’initiative : «il va de soi que si un individu avec un chien constitue une menace, nous n’appelons pas les pompiers !»


le chiffre

Gratuit ou pas gratuit ?

Appeler les sapeurs pompiers, ca ne coûte rien. Pas si sûr ! «Tout ce qui ne se situe pas sur la voie publique, les animaux qui ne représentent pas de menace : là, c’est le particulier qui paie», précise le SDIS. Lorsqu’il s’agit d’animaux perdus dans la nature ou de sauvetage, comme dimanche à Pavie, l’opération est gratuite. Mais inutile d’appeler pour le chat coincé dans l’arbre : «on ne fait plus ! À chaque fois, à peine l’échelle posée, le chat saute !» Pour les essaims d’abeilles, s’il est récupérable, les pompiers contactent des apiculteurs. «Sinon, il faut le détruire, à la charge du particulier, comme pour les frelons.»


Le chiffre : 363

interventions > 2012. Les sapeurs-pomiers du Gers sont intervenus presque une fois par jour en moyenne, l’an passé, pour des faits impliquant des animaux de toutes espèces : chevaux, chiens, chats, frelons…