Lille: les pompiers attaqués avec boules de pétanque et pavés…

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Six pompiers lillois intervenant avec un fourgon-pompe sur des feux de poubelle et de voiture ont été pris dans un violent guet-apens, vendredi soir vers 21 h, rue Jean-Giraudoux à Lille-Sud. Il n’y a pas de blessé, mais les secours sont choqués.

Tout commence par un appel – classique – pour un feu de voiture, vendredi peu après 21 h, rue Jean-Giraudoux à Lille-Sud. Le secteur est celui de la caserne Lille-Littré. Un fourgon-pompe avec six hommes à bord est envoyé, comme d’habitude, mais avec des consignes de prudence, le secteur étant considéré comme « chaud », en ce vendredi soir.

Sur place, l’intervention débute normalement. «Deux hommes sont sortis et ont commencé à éteindre un premier feu de container à l’aide d’une lance, explique un pompier, tout était calme.»

Mais, subitement, un groupe d’une vingtaine d’inconnus aux visages dissimulés s’est approché. «Ils sont allés vers le fourgon, ils ont lancé des boules de pétanque et des pavés vers les pompiers. C’était vraiment pour blesser.» Tout va très vite. Les soldats du feu se protègent comme ils peuvent. L’un d’eux entend à plusieurs reprises des projectiles siffler près de sa tête. Un autre se met en protection derrière une porte ouverte du fourgon, qui est atteint en plusieurs endroits.

Dans le même temps, des obstacles au sol ont été mis en place pour bloquer le lourd véhicule. Ils seront néanmoins retirés par des passants.

Finalement, le fourgon parvient à se dégager. «Ils ont dû faire marche arrière, la police est arrivée en force et les agresseurs sont partis.» D’autres feux ont ensuite pu être éteints. Il n’y a pas eu de blessés, que des dégâts sur le camion.

En repos, samedi et dimanche, l’équipe intervenante était à nouveau de garde ce lundi, et «très choquée», selon un observateur. «C’était un véritable guet-apens très violent, prémédité et organisé, pas un petit caillou lancé à quarante mètres comme ça arrive parfois. Là, les agresseurs étaient à quelques mètres et visaient les pompiers.» Et un autre d’ajouter : «On ne comprend pas, notre mission est de venir en aide à la population, de sauver les gens, et là on se fait attaquer. Il ne faut pas banaliser ce qui est arrivé.»

Aucun autre incident n’a été signalé ce week-end dans le secteur. Il n’y avait pas non plus encore de consignes particulières pour les interventions, «aussi afin d’éviter la surenchère. Si on vient plus nombreux…».

Le président du SDIS, Daniel Rondelaere, s’est rendu ce lundi soir à la caserne Littré. Personne ne connaissait encore les raisons de cette attaque. L’enquête a été confiée à la Sûreté de Lille.