Luchon : Télécabine bloquée et 80 touristes évacués….

Pompiers et CRS du peloton de haute montagne ont évacué les touristes bloqués sur un télécabine en panne. A l’aide de cordages, en rappel,  ils ont rejoint le sol sans danger.  

 

Coincés pendant plus de 4 heures à une dizaine de mètres du sol.

Près de 80 touristes ont connu dimanche un début de vacances de Noël traumatisant, coincés pour certains pendant quatre heures entre ciel et terre par une panne de la ligne de télécabines reliant Luchon à la station de Superbagnères dans les Pyrénées, avant de redescendre en rappel ou hélitreuillés par les secours.
Le beau temps aidant, l’incident s’est soldé sans faire de blessé mais la journée de ski attendue s’est transformée pour la plupart des 73 touristes immobilisés dans des « oeufs » blancs de quatre places par une descente en cordage, harnachés par les soins des pompiers et CRS.
Une vingtaine d’entre eux, bloqués dans la partie centrale de la ligne, là où elle surplombe du plus haut la pente, auront connu le frisson d’un hélitreuillage en hélicoptère.

« Pas de grosse panne mais impossible de faire repartir le télécabine »

La ligne part à 600 mètres d’altitude de Luchon pour grimper sur 1.200 mètres de dénivelé jusqu’aux pistes, à 1.800 mètres, et certaines victimes de la mésaventure n’auront pas même vu la neige, tel un couple de Bordelais venu pour la journée.
La panne est survenue vers 10h30, quand une « chaîne d’entraînement a cassé », a expliqué le directeur de Superbagnères, Patrice Gaut. « Ce n’est pas une grosse panne, mais les cabines ne pouvaient plus repartir de la gare: nous manquions de puissance pour les remettre en ligne manuellement et nous avons décidé d’arrêter le téléporté et d’évacuer », a-t-il expliqué.
Il aura fallu plus de 80 hommes pour mener à bien l’opération qui a duré de 11h00 à 16h00: 47 pompiers, 23 membres du personnel de Superbagnères et des CRS du peloton de haute montagne, a précisé la préfecture de Haute-Garonne.
Pour les pompiers qui sont intervenus sur le tronçon inférieur, « il fallait descendre dans chaque cabine occupée: l’approche puis la descente des personnes bloquées pouvait prendre une vingtaine de minutes par cabine », a rapporté le lieutenant Colonel Gergaud. « En 6 ans à ce poste, c’est la première fois que j’effectue ce genre d’exercice en situation réelle », a-t-il ajouté.
Un Vendéen d’une cinquantaine d’années, Gérard, a vu les pompiers « arriver en tyrolienne » le long du câble après 1h30 d’immobilisation. « On avait commencé par rigoler avec mon fils, mais quand on a su qu’ils allaient nous évacuer on a commencé à stresser », a-t-il dit. « Ils nous ont mis un baudrier et nous ont fait descendre en rappel avec eux jusqu’au sol », a-t-il expliqué. « Cela fera un souvenir, dont on parlera longtemps », a ajouté le touriste, bon prince.

Une quadragénaire prénommée Sylvie a eu moins de chance: avec son mari et deux petites filles d’une dizaine d’années, ils sont restés « presque 4 heures dans la cabine ». « Nous avons eu peur, les filles ont pleuré », a-t-elle déclaré.
C’est en milieu de ligne que les secours ont eu le plus de mal et dans certains cas, les CRS chargés d’évacuer ce tronçon ont dû utiliser un hélicoptère. « Nos hommes sont descendus sur les cabines par hélitreuillage et l’évacuation s’est aussi faite par le haut: c’est très dangereux à cause de la présence des
câbles, mais nous y sommes entraînés régulièrement », a expliqué le brigadier chef Lionel Ferlin, de la CRS 29 de Lannemezan.
L’extraction des derniers naufragés des télécabines a eu lieu vers 14h30 et vers 16h00 ils avaient tous pu regagner Luchon par des navettes ou par hélicoptère.  La mairie de la ville a organisé un accueil pour réconforter par des boissons chaudes ceux qui le souhaitaient.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la rupture qui a provoqué la panne et pour examiner les conditions dans lesquelles les contrôles de sécurité ont été assurés, a précisé la préfecture.