Lyon: exercices grandeur nature pour tester la réponse à des attentats terroristes…

Photographe : Eric Feferberg :: Des habitants évacués dans le cadre d'un exercice européen NRBCe (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique et explosif), le 13 juin 2013 à Lyon augmenter la taille du texte diminuer la taille du texte

Cris et panique sur les quais bondés de la station de métro du stade de Gerland, où du gaz sarin a été répandu par des terroristes: à Lyon, quelque 500 secouristes participaient mercredi à un exercice européen, en présence notamment du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. 

Réalisés « pour la première fois en milieu urbain », ces exercices européens NRBCe (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique et explosif), simulant, mercredi et jeudi, quatre attentats aux produits radioactifs et chimiques, mobilisent près de 700 personnes, et sont parmi les plus importants jamais organisés en France.

Organisés par la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises, ils associent quelque 120 homme de la protection civile allemande, belge, espagnole, portugaise et française et visent à tester la réponse des services de secours à ce type d’attaques.

« Aujourd’hui nous savons que les risques de catastrophe ont de plus en plus une dimension planétaire et sont amplifiés par le développement industriel et technologique de nos sociétés, la libre-circulation des personnes », a déclaré Manuel Valls lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue espagnol Jorge Fernandez Diaz et de la commissaire européenne à la coopération internationale, Kristalina Georgieva.

« Nous devons nous préparer collectivement, et il est important d’échanger sur les différentes pratiques et les évolutions de nos matériels », a-t-il ajouté.

Protégés par des scaphandres parfaitement étanches, les secouristes de six unités mobiles de décontamination évacuent les victimes qui sont ensuite déshabillées et décontaminées sous des jets d’eau. Elles sont ensuite équipées d’un collier à puce électronique contenant leurs données médicales et permettant de les localiser.

Première fois avec autant de victimes

« La difficulté principale c’est d’abord la masse de victimes à traiter, car c’est la première fois que ça se joue avec autant de victimes, mais aussi le travail de coopération inter-services, police, Samu, pompiers, service de déminage, services du métro, de la police municipale et tout ça dans un environnement sale, et donc avec des tenues qui protègent les sauveteurs », a expliqué à l’AFP le lieutenant colonel Stéphane Clerc, des sapeurs pompiers de Lyon coresponsable des opérations.

« Nous devons poursuivre les efforts pour faire face aux risques naturels, industriels mais aussi terroristes qui peuvent menacer nos sociétés » et « l’objectif c’est la mutualisation de nos forces », a souligné pour sa part Manuel Valls, qui s’est dit favorable à « l’idée d’une +task force+ européenne permettant d’engager rapidement des personnels formés et spécialisés ».

Ces exercices, régulièrement organisés dans les différentes zones de défense, ont pour objectif premier de vérifier la réactivité des moyens et des équipes de secours, ainsi que la bonne coordination de la chaîne de commandement.

Dans la matinée, l’explosion d’une bombe radioactive placée dans un véhicule dans l’ancien marché-gare de Perrache, suivie par le déminage d’une seconde bombe avait engagé quelque 200 sauveteurs chargés de venir en aide à 120 victimes. Cet exercice sera répété jeudi avec une équipe de sauveteurs différente.