Toulouse: rixe entre Roms, un mort et douze blessés…

Une rixe entre deux familles rivales dans un camp de Roms à Toulouse a fait un mort et trois blessés vendredi.

Une rixe entre deux familles rivales dans un camp de Roms à Toulouse a fait un mort et une douzaine de blessés ce vendredi. La rixe a éclaté Chemin Carosse dans le quartier de Montaudran à Toulouse selon La Depêche du Midi. La police a procédé à plusieurs interpellations.

Au départ, le ton est monté autour d’un problème de vol d’électricité entre deux familles roms ; l’une originaire de Blaj, l’autre de Timisoara. Cela a commencé par des reproches, des menaces, des coups, puis des coups de bâtons, d’armes blanches et enfin d’armes à feu !

«Il y aurait eu une rixe entre des familles rivales pour une obscure raison tout à fait secondaire, a indiqué le procureur de la République Pierre-Yves Couilleau. Les choses auraient dégénéré en violences à mains nues, puis avec armes blanches et armes à feu».

Un homme âgé de 35 ans est mort à l’hôpital Rangueil. Malgré une intervention tentée en urgence, les médecins n’ont pu le sauver. Son autopsie n’a pas encore été réalisée mais cet homme aurait été touché par plusieurs projectiles, des balles ou, et (?), du plomb. Un autre blessé, âgé de 24 ans, reste hospitalisé mais il est hors de danger. Cinq autres blessés qui avaient été transportés à l’hôpital pour recevoir des soins ont pu rentrer chez eux.

Parmi les personnes blessées, deux ont été atteintes par des tirs d’armes à feu et huit autres ont été victimes de coups de couteau ou d’armes contondantes, telles que des barres de fer.

Jean-Luc Moudenc s’est rendu sur les lieux des affrontements en fin de journée, accompagné du Préfet Pascal Mailhos, de la maire du quartier, Marie-Pierre Chaumette et de la députée (UMP) Laurence Arribagé.

Selon le maire de Toulouse, «il s’agit d’un campement illégal à Montaudran, ce problème dure depuis 2012», a-t-il dit dans un tweet. Le campement regroupe d’après lui «entre 200 et 250 personnes». «Nous avons engagé un processus depuis plusieurs mois, une enquête sociale pour apporter des solutions», ajoute l’élu avant de préciser : «au-delà des aspects sociaux, nous voulons faire preuve d’une grande fermeté face aux campements illégaux». «Il est important de respecter la circulaire Valls et de démanteler ces campements illégaux», insiste-t-il.

Le camp de Montaudran est installé sur un parking abandonné au bord du périphérique. Les Roms vivent dans des cabanes de fortune ou des caravanes au milieu de voitures désossées.

En octobre 2013, une importante opération policière avait ciblé ce camp toulousain dans le cadre d’une enquête judiciaire menée sur des vols de métaux.

Policiers et pompiers près du camp de Roms de Montaudran, vendredi après-midi. © Maxppp

Suite à cet évenement, 6 membres d’une même famille roms ont été mis en examen hier pour «homicide volontaire». Personne ne reconnaît avoir tiré sur la victime, morte vendredi à Toulouse.

À l’issue de 48 heures de garde à vue, huit personnes impliquées dans la bagarre entre familles roms à Toulouse ont été présentées au parquet et au juge d’instruction, hier après-midi. Tous, dont un mineur de 16 ans, sont impliqués dans la rixe «digne du Far West», selon un avocat, qui a eu lieu vendredi après-midi chemin Carrosse.

Lors des auditions des dix personnes arrêtées vendredi (deux mineurs ont été laissés libres hier), les suspects n’ont pas été trop précis. Si certains admettent avoir utilisé des armes, cela serait «uniquement», pour tirer en l’air. La juge d’instruction, Mme Larrieu, va devoir essayer de cerner les responsabilités des uns et des autres. Du côté des tireurs supposés, il s’agit de six membres d’une même famille âgés de 57 ans, pour le père, à 16 ans pour le plus jeune fils. Tous sont originaires de Timosoara. Hier soir le parquet a requis leur placement en détention. Tous ont été incarcérés.

Deux membres du «camp» d’en face, défendu par Me Raynaud de Lage, ont été placés sous contrôle judiciaire. «Quel que soit le grief, la réponse a été disproportionnée, estime l’avocat. Du Far West ! Ça tirait dans tous les sens.» Ses clients ont été mis en examen pour «violences volontaires en réunion» et laissés libres.