Violences de la Saint-Sylvestre à Mulhouse: Les syndicats de pompiers dénoncent « des tentatives de meurtre »…

« Les pompiers sont en colère. Nous ne serons pas les moutons qu’on mène à l’abattoir » avertissent par communiqué les syndicats du Service départemental d’incendie et de secours du Haut-Rhin après les violences de la Saint-Sylvestre.

 Cibles de multiples agressions et guets-apens durant la nuit du réveillon, les sapeurs-pompiers de Mulhouse ont réagi ce matin .

« Les événements qui se sont déroulés dans la nuit de la Saint-Sylvestre à Mulhouse sont sans précédent. La violence, ou plutôt l’ultra violence des faits qui ont été perpétrés contre nos collègues nous font nous interroger sur le devenir de l’activité des sapeurs-pompiers dans cette ville.

En effet, depuis une dizaine d’années, nous n’avons pu que constater la dégradation de nos conditions d’intervention au mieux dans un climat tendu et, de fait, peu propice à l’exécution de nos missions, au pire dans un contexte de guérilla urbaine comme lors de la nuit du 31 décembre.

Les comptes rendus d’interventions et les dégâts occasionnés à nos véhicules prouvent qu’une étape a encore été franchie à Mulhouse. Cet été déjà, des actes inqualifiables ont été perpétrés durant trois semaines contre les SP (guet-apens avec caillassage, utilisation de cocktails Molotov et d’armes à feu). »

« Même en temps de guerre les ambulances sont préservées »

« Quelle réponse a été apportée ?

Monsieur Valls, Ministre de l’intérieur, s’est déplacé jusqu’à Mulhouse début septembre 2012 en promettant le « retour à l’ordre républicain partout » et en annonçant le classement de trois quartiers mulhousiens en ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire)… Discours type déjà maintes fois entendu (De Villepin en 2004 au Drouot, Sarkozy en 2006, etc.). Juste un petit rappel, le fait d’avoir été classés en ZUS (Zone Urbaine Sensible) pour six quartiers mulhousiens, et ce dès 1996, n’a strictement pas enrayé la montée en puissance des violences urbaines…

La ville de Mulhouse est devenue en grande partie une zone de non droit, au sein de laquelle nous sommes tenus d’intervenir coûte que coûte.

Si certains élus bien-pensants s’acharnent à affirmer que les pompiers sont uniquement visés parce qu’ils sont des représentants des institutions, nous les invitons à venir constater les dégâts sur nos véhicules. L’objectif des individus, qui ont lancé des pavés de plusieurs kilos à une distance de trois mètres, est on ne peut plus clair : tuer ! »

« Il arrivera un moment où nous n’interviendrons plus »

« Nous n’avons quasiment pas de droit de retrait et devons faire face à notre obligation de porter secours. Il arrivera un moment, vu les circonstances, où nous n’interviendrons plus. Il y a une limite à tout !

Nous savons que notre métier est dangereux, nous nous entrainons pour en minimiser les risques, mais le comportement irrationnel de ces individus est imprévisible et a des conséquences directes sur la population mulhousienne. Briser le pare-brise d’une ambulance (qui se rendait sur un arrêt cardiaque !) en est un exemple flagrant. Même en temps de guerre ce type de véhicule est préservé !

Les pompiers de Mulhouse sont en colère, une colère sourde qui menace…

Nous ne serons pas les moutons que l’on mène à l’abattoir !

Alors, messieurs les élus et représentants de l’Etat, réagissez avant qu’il ne soit trop tard !