Ariege: l’unité cyno du SDIS 09 à l’entraînement avec celle du SDIS 31…

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Recherche de personnes égarées ou de victimes ensevelies sous les décombres après une catastrophe naturelle ou une explosion chimique… les unité cynophile  se forment régulièrement à ce type d’intervention…

Samedi matin c’est sur une friche industrielle du pays d’Olmes que l’adjudant Laurent Antras, sapeur-pompier à Varilhes et responsable de l’unité cynophile du SDIS 09, organisait un exercice en relation avec ses homologues du département de la Haute-Garonne.Une spécialité encore méconnue du grand public. Ce professionnel passionné par le dressage a suivi les modules de formations dispensés par le SDIS de l’Hérault, référent en matière de formation des chiens de recherche et de sauvetage et il se bat depuis une quinzaine d’années pour que cette spécialité soit reconnue dans la chaine de secours.

Aujourd’hui l’unité du SDIS de l’Ariège compte un chien parfaitement opérationnel (Vénus, un berger belge malinois de 9 ans) et deux autres malinois en cours de dressage (Ghost, 2 ans et Héros, un an).
Les races sélectionnées pour cette spécialité sont des races endurantes, des chiens agiles au caractère bien trempé souvent des bergers belges malinois, des bergers allemands ou des labradors. La formation dure trois ans et nécessite un entrainement régulier.
Ces animaux ne sont pas seulement des outils de travail, ils partagent la vie de leurs maîtres et il y a une véritable relation affective et de confiance qui se tisse entre eux. «On évolue avec des êtres vivants, il faut travailler avec nos chiens au moins une fois par semaine pour enregistrer des progrès et former un binôme efficace et opérationnel» indique l’adjudant Antras.
«Aujourd’hui c’est un exercice un peu particulier car nous travaillons dans un bâtiment; cela implique une technicité supérieure à un décombre à plat classique où les effluves sortent du sol. Sur ce type de site les odeurs sont déplacées par les courants d’airs et suivent la structure du bâtiment, c’est plus compliqué pour le chien car il doit analyser tous les paramètres et ici il y a un foyer d’odeurs phénoménal.
Ces exercices vont permettre d’affiner le travail de localisation et de détection. Il faut bien garder à l’esprit que le chien cherche avec son nez».

Parmi la dizaine d’observateurs qui se sont déplacés ce samedi matin pour assister à l’exercice, des sapeurs-pompiers volontaires désireux de mieux connaître cette spécialité comme Julie, volontaire à la caserne de Bélesta: «J’aime les chiens et c’est un travail intéressant à réaliser en binôme que de développer leurs aptitudes de recherche… pourquoi pas dans quelques temps participer à ce dispositif».

Un entraînement un peu spécial…

Cette ancienne usine textile désaffectée a permis à la cellule cynophile de réaliser des recherches de victimes ensevelies et des exercices de maintien des acquis avec des motivations à vue. «Le chien bien préparé est capable de prendre une effluve à 400 m et quand on cherche une personne égarée, on lui fait prendre un indice de référence qu’il est capable de garder dans sa mémoire olfactive plus de 24 heures. Mais avant la phase de travail nécessitant beaucoup de concentration, les chiens s’oxygènent, se détendent. Cela permet d’évacuer la pression, c’est un rituel entre nous, permettant de travailler dans de meilleures conditions» explique Guillaume avant d’aller prendre les ordres auprès de l’adjudant Antras qui a mis en place le scénario: une déflagration a eu lieu dans l’entrepôt, il manque une personne à l’appel, pas de produits chimiques en vue mais une reconnaissance doit être réalisée pour retrouver la victime sous les décombres.

«Le secteur a été sécurisé par les autres équipes de secours (risques chimiques ou autre), le chien effectue sa recherche à l’avant de son maître, celui-ci analyse son comportement. Dès que le chien perçoit l’odeur de la personne dissimulée pour les besoins de l’exercice, il va remonter l’effluve et la fixer en aboyant jusqu’à ce que le maître vienne identifier ce qu’il a trouvé»

En quelques minutes Fizz le berger belge malinois retrouve la victime ensevelie. A chaque exercice le chien est récompensé par le jeu: la récompense c’est un boudin, une pièce de tissus très compacte sur l’animal tire avec ses dents pour se défouler.

«Actuellement nous sommes en train de structurer une unité cynophile, explique l’adjudant Antras. A ce jour j’ai un chien parfaitement opérationnel et l’adjudant Régis Bouffinier du CIS de Pamiers est en formation pour me seconder. Notre GNR prévoit de nous faire participer aux recherches de personnes égarées et recherches dans les décombres, les deux principales missions qui nous sont dévolues car nous n’intervenons pas sur les avalanches, seuls les pompiers spécialisés dans les unités montagnes sont habilités à le faire»

Ses collègues du SDIS 31 ont également une équipe opérationnelle qui est déjà intervenue lors de la catastrophe chimique d’AZF, l’effondrement de parkings ou plus régulièrement la recherche de personnes égarées: «Nous travaillons régulièrement ensembles, indique le Lieutenant Michel Lefebvre responsable de la cellule cynophile du SDIS 31.  Aujourd’hui nous sommes en Ariège mais il arrive fréquemment que les ariégeois nous rejoignent sur notre plateau technique d’entraînement, nous échangeons sur nos techniques cela permet de progresser»

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Vidéo: http://www.ariegenews.com/ariege/le_saviez_vous/2014/71992/secours-l-unite-cynophile-du-sdis-de-l-ariege-a-l-entrainement.html