Bouches du Rhône: les pompiers en quête de reconnaissance internationale…
Les secouristes des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et les Marins pompiers préparent à Port Saint-Louis l’agrément de l’ONU permettant d’intervenir aux quatre coins de la planète
Pour un scénario catastrophe, les pompiers n’ont pas fait dans la demi-mesure. Imaginez un peu, un tremblement de terre de très forte magnitude suivi d’un tsunami. Une catastrophe majeure simulée depuis mardi à Port Saint-Louis du Rhône.
Théâtre de ces opérations, une ancienne rizerie située sur le quai des Suisses. Un bâtiment de béton lépreux désaffecté depuis belle lurette, s’élevant sur plusieurs étages. Un sacré terrain de jeu, et surtout d’entraînement pour environ 300 pompiers venus de toute la France, et même de l’étranger avec des Tunisiens et des Andorrans.
« Cet exercice a une double vocation » comme le précise le lieutenant-colonel Marc Dumas. Former des chefs de section aux techniques du sauvetage déblaiement et entraîner environ 300 pompiers. Et, à un stade supérieur, préparer l’International Search & Rescue Advisory groupe (groupe international, consultatif en sauvetage déblaiement). Et si l’intitulé de cette qualification est en Anglais c’est parce qu’elle est internationale. Il s’agit d’un agrément décerné par l’ONU . L’idée est de codifier toutes les techniques d’intervention et permettre aux secouristes du monde entier de travailler de conserve. Un agrément décerné à une équipe. Pour l’heure, les pompiers des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse leurs camarades des Marins pompiers de Marseille préparent cette épreuve. En 2016, des inspecteurs de l’ONU viendront superviser l’examen final. D’ici là, les secouristes continueront à refaire ces gestes qui ont déjà sauvé tant de vies.
« Bien sûr, nous sommes déjà intervenus sur de nombreuses catastrophes de part le monde » ajoute le lieutenant-colonel Dumas. Cet agrément permettra cependant de gagner en efficacité. Un mot que le colonel Melot a appliqué sur de nombreux théâtres d’intervention. Ce médecin-pompier du Sdis-84 (Vaucluse) a pratiqué en Haïti notamment. Parfois dans des conditions incroyables. « Il nous arrive d’amputer des victimes sur place si cela permet de leur sauver la vie ». Et des vies, ces pompiers de l’extrême en ont beaucoup sauvé aux quatre coins de la planète.
Secouriste planétaire
Jean-Claude Juste a passé 40 ans chez les pompiers de la Grande-Motte. Un bail pour ce maître-chien aujourd’hui conseiller technique pour le service départemental d’incendie et de secours de l’Hérault. L’homme a parcouru une bonne partie de la planète au grès des catastrophes majeures : deux missions en Inde, une au Pakistan, au Honduras et au Maroc. Et jamais sans son chien. Un fidèle compagnon qui, comme tous les chiens catastrophe à son passeport, et voyage en soute. « En général on arrive 24 à 48 heures après le sinistre. Mais on peut retrouver des victimes parfois très longtemps après l’événement, jusqu’à 12 jours après. C’est toujours un moment très émouvant. Mon équipe a vécu cet événement avec la découverte d’un bébé à Haïti ».
Pour réussir ces missions, le chien doit être parfaitement entraîné. Mais il y a un plus, « la complicité, sans elle rien ne se fait. Le chien et le maître doivent être un binôme ». L’animal travaille pour son maître, et son maître doit être attentif à son compagnon. « Par exemple, il arrive fréquemment qu’un chien perde son aboiement après trois ou quatre jours de recherches. Son maître doit alors savoir interpréter son attitude » confie Jean-Claude Juste.
Hier matin, plusieurs chiens ont participé à la manœuvre, comme Tawa, un jeune malinois tout juste breveté, qui ne s’est pas éternisé pour retrouver un figurant caché au sous-sol de la rizerie. « Maintenant il devra passer un examen tous les ans » précise son maître.
