Brétigny/Orge: catastrophe ferroviaire dans l’Essonne, au moins 6 morts, 190 bléssés dont 6 critiques….
Au moins six personnes sont mortes dans le déraillement d’un train Paris-Limoges dans la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), la catastrophe ferroviaire la plus grave depuis celle de la gare de Lyon qui avait fait 56 morts en 1988 à Paris. Vers 19 heures, le préfet de l’Essonne, Michel Fuzeau, a fait état devant la presse d’un « bilan provisoire » de « six personnes décédées et de douze blessés graves, dont neuf très graves ». « On ne sait pas si des gens sont encore sous les voitures. C’est extrêmement spectaculaire. Quatre voitures sont totalement déchiquetées. Une est couchée, trois autres sont en travers », a ajouté sur place le député de l’Essonne, Michel Pouzol.
« Le bilan à ce stade est en constante évolution et va s’alourdir. (…) Il y aurait sept personnes décédées », avait auparavant déclaré Manuel Valls lors d’une conférence de presse à Nîmes (Gard). En plus des morts et des blessés graves, 190 personnes ont été prises en charge, selon un bilan provisoire du ministère de l’Intérieur. Ce bilan est « en constante évolution », a mis en garde Manuel Valls. Tous les hôpitaux de la région parisienne sont « en alerte » pour prendre en charge les victimes, a indiqué Marc Giroud, président du Samu.
Le train « Intercités » (ex-train Corail) numéro 3657 parti vers 17 heures de la gare de Paris-Austerlitz et à destination de Limoges a déraillé à 17 h 14, selon la SNCF, qui a annoncé qu’un numéro vert, le 0800 130 130, serait « prochainement activé ». « De l’ordre de 370 personnes » se trouvaient à bord de ce train, a indiqué le président de la SNCF, Guillaume Pepy, sur place. « Nous ne connaissons pas encore les raisons de ce déraillement », a-t-il ajouté, évoquant, très ému, une « catastrophe ferroviaire ».
Six wagons ont déraillé
Au total, six wagons ont déraillé. « Il y a deux voitures, les voitures 3 et 4 du train (…) qui ont déraillé et le train ensuite a connu, pour ce qui concerne les quatre autres voitures, un déraillement également », a-t-il expliqué. Le train, qui circulait sur le tracé de la ligne du RER C, s’est scindé en deux en arrivant à grande vitesse en gare de Brétigny-sur-Orge, selon une source policière. « Une partie du train a continué à rouler, tandis qu’une autre s’est couchée sur le flanc sur le quai », a indiqué cette même source. Le plan rouge « destiné à organiser » les secours en cas d' »événement provoquant un nombre élevé de victimes » a été déclenché à 17 h 23, a indiqué la préfecture de l’Essonne.
Un passager, Marc Cheutin, 57 ans, a expliqué à l’AFP avoir dû « enjamber une personne décapitée » pour sortir du wagon dans lequel il se trouvait. « Peu après le départ, alors que je me plongeais dans ma lecture, on a ressenti un premier choc, la voiture dans laquelle je me trouvais – la troisième ou la quatrième, je ne sais plus – a été ébranlée. Il y a eu tout de suite un deuxième choc, là la rame s’est soulevée, puis un troisième et un quatrième et le wagon s’est couché. » « Ce n’est pas une collision et ce n’est pas un problème de vitesse », a estimé une source interne à la SNCF. Les trains qui passent en gare comme ce Paris-Limoges sans s’arrêter roulent en moyenne autour de 150 km/h.
Un dispositif de secours impressionnant. Le président du Service départementale d’incendie et de secours (SDIS) de l’Essonne, donne des détails sur le dispositif. «150 sapeurs-pompiers sont actuellement déployés à Brétigny, ce qui représente 50 véhicules, explique Jérôme Cauët. Les hélicoptères sont mobilisés pour transporter les blessés graves vers les hôpitaux. Les premiers secours sont donnés sur place. Les appareils de levage sont arrivés. Le plan rouge a été déclenché, c’est extrémement rare. Depuis que je suis président du SDIS (NDLR : 2011), cela n’était jamais arrivé et de mémoire de pompiers sur place, l’Essonne n’aurait pas connu de plan rouge depuis des dizaines d’années. C’est une catastrophe ferroviaire que nous vivons.».
Tout le quartier de la gare était bouclé. Les pompiers de Paris ont été appelés en renfort pour mobiliser « des moyens de secours déblaiement complet, c’est-à-dire ce qu’il faut pour désincarcérer des victimes, étayer une structure, découper, ce sont des moyens importants », a expliqué le lieutenant-colonel Pascal Le Testu. La circulation sur les grandes lignes a été coupée au départ et à l’arrivée de la gare d’Austerlitz à Paris. Ce vendredi est un jour de grands départs en vacances.
Le Samu craint «un lourd bilan». Tous les hôpitaux de la région parisienne sont «en alerte» pour prendre en charge les victimes du déraillement du train dans l’Essonne, a annoncé Marc Giroud, président du SAMU qui redoute un «lourd» bilan. «Tous les hôpitaux sont en alerte, en particulier ceux du grand sud, sud-est et Paris», a-t-il dit. Les blessés les plus graves vont être acheminés en priorité vers les grandes structures comme l’hôpital Sud francilien à Corbeil (Essonne), le CHU de Créteil, le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et tous les hôpitaux du sud parisien. Les établissements de moindre taille pourront accueillir les blessés dont le risque vital n’est pas engagé, y compris ceux de l’ouest comme Versailles ou du nord dans le Val-d’Oise.
Un dispositif de secours impressionnant. Le président du Service départementale d’incendie et de secours (SDiS) de l’Essonne, donne des détails sur le dispositif. «150 sapeurs-pompiers sont actuellement déployés à Brétigny, ce qui représente 50 véhicules, explique Jérôme Cauët. Les hélicoptères sont mobilisés pour transporter les blessés graves vers les hôpitaux. Les premiers secours sont donnés sur place. Les appareils de levage sont arrivés. Le plan rouge a été déclenché, c’est extrémement rare. Depuis que je suis président du SDIS (NDLR : 2011), cela n’était jamais arrivé et de mémoire de pompiers sur place, l’Essonne n’aurait pas connu de plan rouge depuis des dizaines d’années. C’est une catastrophe ferroviaire que nous vivons.»
Des pillards ont attaqué les secours. « A 17h30, des individus ont tenté de dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres », a témoigné Nathalie Michel, délégué du syndicat Alliance dans l’Essonne, sur Europe 1. « C’est honteux, inqualifiable, monstrueux », a-t-elle commenté. Un suspect a été arrêté pour vols.