«Ca sera une catastrophe, on le sait», a dit pour sa part sur Radio-Canada Maurice Bernier, préfet de la région de Lac-Mégantic, ville de 6000 habitants située à 250 km à l’est de Montréal, où un convoi de 72 wagons-citernes a déraillé en grande partie et explosé dans la nuit de vendredi à samedi. Au moins quatre de ces wagons, contenant chacun 100 tonnes de pétrole brut, ont explosé en plein centre-ville.
L’incendie faisait toujours rage dimanche matin, près de 36 heures après l’accident, mais le chef des pompiers de la ville, Denis Lauzon, se montrait optimiste. «On a repris le contrôle sur la majorité des wagons. Il en reste seulement deux à éteindre», mais ceux-ci restent «dangereux» et risquent encore d’exploser, a-t-il dit. «J’aurai peut-être de bonnes nouvelles en fin de journée», a-t-il ajouté alors que les pompiers continuaient d’asperger les wagons de mousse ignifuge.
Un train sans pilote
Environ 2000 personnes ont été évacuées après la série d’explosions qui ont détruit en grande partie le centre de la petite ville située à 25 km au nord de la frontière américaine et de l’Etat du Maine. Une quarantaine de bâtiments auraient été touchés, selon le gouvernement du Québec. Le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, a interrompu une tournée en Alberta, province à près de 4000 km plus à l’ouest, et était attendu dans l’après-midi à Lac-Mégantic.
De nombreuses questions demeuraient sans réponse après cette catastrophe qui pourrait avoir été causée par un incident mécanique à bord d’une des locomotives du convoi de la compagnie américaine The Montreal, Maine & Atlantic. Un porte-parole de la compagnie, Christophe Journet, avait déclaré samedi à l’AFP qu’avant l’accident, le convoi avait été immobilisé dans le village voisin de Nantes pour effectuer un changement d’équipe et que, pour une raison inconnue, il s’était «mis à avancer, à bouger dans la pente le conduisant jusqu’à Lac-Mégantic», alors que les systèmes de freinage étaient pourtant activés. Par conséquent, «il n’y avait pas de conducteur à l’intérieur» lorsque le train s’est emballé, avait-il précisé.
Un témoin, Nancy Cameron, a pris une photo vers 23h30 vendredi soir montrant des flammes qui s’échappaient au-dessus de l’une des locomotives alors que le convoi se trouvait près de Nantes, à 13 km de Lac-Mégantic. Selon des éléments recueillis par l’AFP, les pompiers de Nantes seraient même intervenus dès 21h30 locales vendredi pour tenter de maîtriser le début d’incendie à bord du train, qui a finalement poursuivi sa course folle et sans conducteur jusqu’à sa destination finale. «Il y a une enquête en cours (…) et je n’irai pas sur la place publique pour dévoiler des éléments de l’enquête», a déclaré dimanche matin le porte-parole de la Sûreté du Québec.
Vidéo: http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=5Gl49CpPQtc
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