Ebola : transmission, symptômes, comprendre la fièvre hémorragique…

Un premier cas de contamination d’Ebola a été déclaré en Europe. Quels sont les modes de transmission, les symptômes et les traitements de la fièvre hémorragique ?

Alors que le premier cas de fièvre hémorragique vient d’être déclaré en Europe, en Espagne, et qu’une récente étude révèle que le virus pourrait gagner la France d’ici au 24 octobre, tour d’horizon des modes de transmission du virus, ses symptômes et les traitements en vigueur.

Transmission : par le contact et les fluides biologiques

L’humain est le premier vecteur de transmission du virus. Elle ne se fait pas par voie aérienne comme la grippe ou la rougeole. L’OMS explique qu’il se propage « par contact étroit de la peau lésée ou des muqueuses avec le sang, des sécrétions, des liquides biologiques, des organes de sujets infectés ou des surfaces et des matériaux qui ont été contaminés par ce type de liquide. En Afrique, la contamination a été constatée après la manipulation d’animaux infectés (chauves-souris frugivores, chimpanzés, gorilles, singes…) retrouvés morts ou malades dans la forêt tropicale. Désormais, elle se fait le plus souvent dans le cercle proche et parmi le personnel soignant.

Les porteurs du virus restent contagieux tant qu’il est présent dans leur sang et leurs liquides biologiques, y compris le lait maternel ou le sperme, qui peut continuer de transmettre le virus jusqu’à sept semaines après la guérison clinique indique l’OMS. Tout contact physique avec un cadavre infecté peut aussi provoquer une infection. En Afrique de l’Ouest, le virus a ainsi pu se propager à la faveur de certains rites funéraires où le corps du défunt est manipulé par sa famille. Contaminé, le malade a 50% de chances de décéder selon les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé. Lors des flambées précédentes, le taux de létalité a oscillé entre 25% et 90%.

Sympômes : une évolution fulgurante

Hautement contagieux, le virus Ebola charrie tout un lot de symptômes aussi impressionnants que fréquents. Le temps écoulé entre la contamination par le virus et l’apparition de ses premières stigmates peut aller de 2 à 21 jours. La durée d’incubation est de 8 jours en moyenne. Tout le long de cette période, la personne infectée n’est pas contagieuse. Tant qu’ils ne présentent pas de symptômes, les sujets humains ne sont pas contagieux, précise l’OMS.

Dans un premier temps, la maladie prend la forme d’une fièvre accompagnée d’une profonde fatigue. Les douleurs musculaires, les maux de tête et les maux de gorge laissant alors penser à une grippe. Mais la fièvre ne répond pas aux antibiotiques. Trois ou quatre jours plus tard, d’autres symptômes, comme les douleurs abdominales et le hoquet, font leur apparition. Vomissements, diarrhées et éruptions cutanées sont alors révélateurs de l’entrée du virus dans sa deuxième phase. Ils marquent alors une dégradation de l’état général avec une fébrilité intense.

Au bout de 5 à 7 jours, le malade est sujet à une batterie de saignements spontanés : nez, gencives, selles, injection des yeux, vomissements de sang sont alors légions. Mal irrigués, les organes se nécrosent, la peau se ramollit et s’arrache. Généralement, il décède après 10 à 14 jours de cette faillite des fonctions vitales par une insuffisance rénale ou une défaillance cardiaque.

Traitement : encore expérimental

Il n’existe aucun vaccin homologué contre la maladie. Mais deux sont encours d’évaluation selon l’OMS. Dans les hôpitaux habilités à traiter la maladie, il en existe douze en France, le personnel médical lutte d’abord contre l’infection. Isolés du reste de la population pour éviter la contagion, les patients sont avant tout réhydratés, par voie orale ou par intra-veineuse, et bénéficient de traitements expérimentaux.

Outre-Atlantique, le sérum expérimental Zmapp a ainsi permis de sauver deux ressortissants américains infectés lors d’une mission humanitaire au Liberia. En France, la ministre de la Santé a concédé qu’il était « difficile de savoir si c’est l’un de ces traitements ou leur combinaison » qui a permis de guérir la volontaire de MSF infectée au Liberia à l’hôpital Bégin.