Saône-et-Loire: nouvelles tenues des pompiers …
C’est une petite révolution dans le monde des sapeurs pompiers, mais aussi pour la population. À partir de lundi, cinquante-deux sapeurs-pompiers de Saône-et-Loire enfileront une nouvelle tenue qu’ils expérimenteront dans un premier temps pendant six mois. Si l’essai est concluant, l’objectif est d’équiper les 2 200 pompiers du département d’ici 3-4 ans…
Fini le bleu marine des interventions, place au jaune. Mais attention, il ne s’agit pas là d’une question de mode. Ces nouvelles tenues apporteront plus de sécurité, de visibilité, d’efficacité et de confort. Présentation.
Il va falloir s’y habituer : d’ici quelques années, vous ne verrez plus les soldats du feu du département dans leur traditionnelle tenue bleu marine. Cette tenue qui date d’une vingtaine d’années va petit à petit disparaître en Saône-et-Loire pour laisser place à un nouvel équipement complètement différent, tant au niveau des matières que des couleurs.
Ce changement se fera progressivement puisqu’à partir de lundi, ils ne seront que cinquante-deux à porter les nouvelles couleurs des pompiers de Saône-et-Loire. Les premiers paquetages seront remis samedi lors de la journée nationale des sapeurs-pompiers, une date symbolique pour lancer l’expérimentation. Pendant six mois, les sapeurs-pompiers testeurs feront remonter leurs impressions, positifs et négatives, sur ces tenues. Un blog et un forum seront également disponibles sur Internet pour que la population puisse s’exprimer sur ce nouveau look.
Cinquante deux volontaires répartis sur toute la Saône-et-Loire
Cent trente pompiers étaient volontaires pour tester la tenue, il a fallu choisir et cela s’est fait en fonction de nombreux critères. Les nouvelles tenues seront portées aux quatre coins du territoire dans différentes casernes, par des hommes et des femmes, des volontaires et des professionnels, des pompiers intervenant souvent, d’autres moins. Histoire d’avoir un panel le plus large possible au moment de tirer des conclusions sur ce nouvel équipement. À terme, les quelque 2 200 pompiers du département seront équipés, soit un investissement total de 3 millions d’euros soutenu par le Conseil général.
L’idée de changer les tenues est née il y a un peu plus de deux ans. En rentrant d’un colloque de Belgique, l’adjudant-chef, Éric Rosain, et Thilan Cornic, chef du bureau habillement et petit matériel, sont littéralement séduits après avoir vu les tenues de certains sapeurs-pompiers européens. Appuyés par les deux porteurs du projet, le travail commence alors à faire son chemin dans toutes les têtes et, en 2010, lors du colloque national sur l’habillement des sapeurs-pompiers, organisé en Saône-et-Loire, le SDIS se penche sur la question.
Assurer une meilleure jonction des vêtements
« Nos tenues opérationnelles datent d’une vingtaine d’années. Depuis, les manières textiles, les techniques (matière non-feu, tissus imper-résistants…) et les réglementations (possibilité de changer de couleur) ont évolué, explique Éric Rosain. Certains départements ont déjà choisi de changer soit le pantalon, soit les gants ou une autre pièce. Nous avons voulu de notre côté travailler sur l’ensemble des équipements pour offrir ainsi une meilleure jonction entre les différentes pièces : la veste et les gants, les bottes et le pantalon…
Par exemple, au niveau des gants, avant c’était plutôt incohérent avec des gants qui ne convenaient pas au manche des vestes. On a travaillé avec le fabriquant pour une jonction optimale. De la même manière, on était plutôt sur des vestes longues et des pantalons s’arrêtant à la taille, aujourd’hui les vestes sont plus courtes et les pantalons montent plus haut, comme cela peut se faire pour les équipements de haute montagne. On n’a donc rien inventé ! Il y aura moins de gène dans le mouvement. On a également des attaches pour les gants sur la veste, des poches latérales sur les nouveaux pantalons… Pour plus d’accessibilité et d’efficacité. »
Confort = efficacité
Parce qu’en effet, comme le signale Rémi Chaintron, vice-président du conseil d’administration du SDIS et conseiller général, » il ne s’agit pas ici d’un quelconque effet de mode, mais d’une question de sécurité, d’efficacité et de confort ! Quand on a des interventions épuisantes, si le matériel est confortable cela permet de faire de retarder la fatigue et ainsi d’être plus efficace. On travaille beaucoup au SDIS sur la santé, les rythmes de vie du sapeur-pompier, la chronobiologie pour améliorer l’efficacité et diminuer le risque d’accident en intervention. Il y aura aussi une meilleure traçabilité des tenues en cas d’incident. »
Un jaune haute visibilité
Toujours dans cette logique de sécurité, la visibilité a, elle, aussi été améliorée. Si le changement de couleur est encore vécu comme un choc de culture pour certains, le jaune a surtout été sélectionné sur des critères de haute-visibilité. Il permet également au pompier d’enfiler une seule et même tenue sans revêtir de chasuble fluo comme cela été le cas auparavant sur des interventions de secours. Un gain de temps non négligeable donc.
Côté chiffres, ces nouvelles tenues (casque, veste de feu, pantalon de feu, treillis, veste fine, veste pluie, gans, effets chaussants…) coûtent 1 400 euros contre 1 100 pour les anciennes. Un prix plus élevé, mais la durée de vie du matériel, elle aussi, augmente : 8 ans contre 6 ans auparavant. Vingt-cinq lavages, par exemple, pour la veste de feu. Il s’agit donc d’un investissement sur le long terme.
La matière des polos a également été revue avec des tissus imper-respirants. Les boutons du col ont aussi laissé place au zip, plus rapide.
Certains département ont fait d’autre choix et ce depuis assez longtemps….
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