Toulouse : un père tue son fils de 4 ans en le jetant à plusieurs reprises sur un trottoir…

La résidence où s'est déroulée le drame à Toulouse © Rémy Gabalda / AFP

Père infanticide: un homme «normal» face à un crime fou !!!

Un homme a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi, à Toulouse. Il est soupçonné d’avoir fracassé le crâne de son fils de 4 ans. Un drame pour l’instant incompréhensible.

Il était environ 2 heures et l’horreur se jouait sous les fenêtres d’un petit ensemble d’immeubles de cinq étages. Une résidence calme à La Terrasse, quartier tranquille dans l’est de Toulouse. Policiers et pompiers ont été alertés peu après 2 heures par différents témoins. Il fallait se presser, un père frappait son fils. Quand les premiers policiers sont arrivés, ils ont eu affaire à un homme surexcité, très agressif et à un petit garçon en culotte et tee-shirt, le crâne fracturé.

Le temps de maîtriser l’homme qui leur faisait face, une mission compliquée – deux policiers ont été blessés – les fonctionnaires ont porté les premiers soins, bouche-à-bouche et massage cardiaque. Les pompiers et une équipe du Smur pédiatrique ont pris le relais mais le petit garçon est mort sur place. L’autopsie pratiquée hier a confirmé «un important fracas crânien», selon le procureur Michel Valet. Mais l’examen médico-légal n’a pas mis en exergue des traces de coups plus anciennes.

Que s’est-il passé avant l’intervention des secours ? Les enquêteurs de la brigade de protection des familles, en charge des investigations, ont réalisé de nombreuses constatations et entendus voisins et témoins qui ont donné l’alerte. L’enfant a été sorti de l’appartement que son père, ambulancier âgé de 40 ans occupe seul. Dans le logement, aucune trace de lutte ou de sang, n’a été découverte. Une fois dehors, le père aurait jeté son fils du haut d’une terrasse qui surplombe des parkings. Puis son père serait descendu, l’aurait saisi par les pieds et lui aurait fracassé le crâne à plusieurs reprises contre le bord d’un trottoir. Une scène d’horreur.

«Face à un acte aussi terrible et incompréhensible, beaucoup de choses restent à faire pour essayer de comprendre», a souligné hier le procureur Michel Valet. De nombreuses analyses sont en cours pour déterminer si le suspect avait bu ou s’il avait consommé des drogues avant le drame. Hier soir, ces résultats restaient inconnus. Lors des perquisitions, des plants de marijuana, chauffés et ventilés, ont été découverts dans l’appartement. Ce qui ne prouve pas grand-chose.

La mère de la petite victime, qui réside à Castanet Tolosan, a été hospitalisée, effondrée après l’annonce du décès de son fils unique. Hier après-midi, elle a pu quitter le service de soins pour être entendue par les policiers de la sûreté départementale. Séparée du père de l’enfant depuis plus d’un an, elle lui avait confié leur fils vendredi soir comme un week-end sur deux. À cette occasion, le père lui aurait mordu le visage. Un geste suffisamment agressif pour que la mère porte plainte à la gendarmerie samedi matin…. mais en demandant de ne rien accomplir en attendant de récupérer son fils. «Ce signalement aux gendarmes n’est pas à l’origine du drame», a d’ailleurs précisé le procureur. Alors quel mobile, quelles explications ? C’est l’objet de l’enquête en cours.

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Le père placé en hôpital psy

Hospitalisé d’office lundi en fin de journée, l’homme accusé du meurtre de son fils ne s’est pas vraiment expliqué. Et sa personnalité n’est pas celle d’un homme violent.

Au-delà de l’horreur, les questions. Au lendemain de la mort du petit garçon de 4 ans, tué lundi au cœur de la nuit à Toulouse, beaucoup s’interrogent sur ce geste fou et sur l’homme soupçonné, le propre père de la victime. Âgé de 40 ans, David G. est depuis lundi soir entre les mains des équipes de soins de l’hôpital Marchant comme nous l’annoncions dès hier.

Cette décision médicale n’entraîne, pour l’instant, ni la fin de l’enquête, ni la fin des poursuites. En effet l’expert psychiatre mandatée, Geneviève Peresson, a estimé la garde à vue incompatible en raison du danger «pour lui-même et autrui» du suspect. Mais l’expert a pris le soin de ne pas se prononcer sur l’état de cet homme au moment du drame. Une précaution qui laisse des poursuites possibles, surtout si cet homme retrouve son esprit.


Une cellule psychologique activée

«C’était trop dur. De retour au commissariat, les policiers ont demandé une aide psychologique», raconte Didier Martinez du syndicat Unsa Police. Il poursuit : «Six fonctionnaires de police sont arrivés sur les lieux dans la nuit. Ils savaient que le contexte serait difficile. Les équipes de police secours ont l’habitude des situations d’urgence, des découvertes de cadavres, mais là, pour ces pères et mères de famille, c’était trop dur. Ils ont demandé au Samu de voir quelqu’un de la cellule psychologique. Notre cellule de permanence interne a ensuite pris le relais ».